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四梢齐 Sì shāo qí – l’unification des 4 extrémités
Lire la présentation du texte ici.
Nous allons donc expliquer le 2ème point essentiel de la boxe Shaolin d’après le texte.
二要动静四梢齐,心动挥气丹田生。
气摧身抖似龙虎,力气汇拢发怪声。
Traduction:
二要动静四梢齐,心动挥气丹田生。
Le second point est le suivant : autant pour le mouvement (dòng动) que pour le repos (jìng 静)(*), les quatre extrémités font de même ,
Le cœur/esprit se meut et dirige le souffle (sous entendu du centre aux quatre extrémités), celui-ci naît dans le champ de cinabre (dān tián丹田)(**).
气摧身抖似龙虎,力气汇拢发怪声。
Le souffle atteint son apogée et le corps vibre alors soudainement, pareil au dragon et au tigre(***) ,
La force et le souffle s’unissent tandis qu’un son étrange est émis.
(*) les deux termes constituent un couple d’antonymes récurrent – il « fait sens » ( ) avec le distique suivant.
(**) On comprend ici l’importance du passage mis en relief plus haut.
(***) Ce sont des distiques heptasyllabiques. En ce cas, la césure se place après le quatrième caractère. Il faut donc lire par exemple : 气摧身抖_似龙虎. Le second caractère qui peut signifier « détruire » signifie également en classique « parvenir à son apogée », ce qui paraît ici plus logique. A cela s’ajoute un petit parallélisme syntaxique. Enfin, le couple du dragon et du tigre provient, lui aussi, du Livre des mutations. Il correspond à la dyade fondamentale (resp. yang et yin) et renvoie, dans les pratiques alchimiques, au souffle et au mercure pour le premier, à l’essence et au plomb pour le second.
Commentaires:
Les anciens maîtres ont défini les extrémités du corps. Il s’agit de quatre « terminaisons externes », dont chacune est en relation avec un « élément interne » du corps:
发为血梢 : les cheveux sont l’extrémité (le prolongement) du sang
甲为筋梢 : les ongles sont l’extrémité (le prolongement) des tendons
牙为骨梢 : les dents sont l’extrémité (le prolongement) des os
舌为肉梢 : la langue est l’extrémité (le prolongement) de la chair
Tout comme les 3 sections, les 4 extrémités évoquées comme ça ne nous avancent pas trop.
D’après notre compréhension, les 4 extrémités font référence à l’intention, l’intention « corporelle ». L’intention guide l’influx nerveux dans tout le corps. Cet influx nerveux doit être dans tout le corps, dans toute sa globalité, du sang jusqu’aux cheveux, des tendons jusqu’aux ongles, des os jusqu’aux dents, de la chair jusqu’à la langue. Aucune partie du corps ne doit être oubliée. C’est ce procédé, cette impulsion nerveuse, directrice et spontanée, qui permet au corps, alors de plus en plus sensible, d’être mobilisé dans son entièreté. Elle doit remplir pleinement le corps. Elle ne doit être ni lisible, ni perçue par l’adversaire. C’est à cela que fait référence les 4 extrémités (il ne s’agit surtout pas de quelque chose de « mystique » ou d’incompréhensible).
Le mouvement (dòng 动) est géré par la quiétude (jìng 静). Il faut être calme et relâché « physiquement », mais « bander l’arc intérieur (kāi gōng 开弓) » (l’influx nerveux doit être à son apogée) et « remplir » tout le corps, toutes les sections (comme expliqué dans le précédent article 明三节 míng sān jié). Vient ensuite le geste extérieur le (« lâcher » l’influx nerveux) qui est le prolongement du processus intérieur. S’en suit alors toute la mécanique corporelle, les 3 sections unifiées se meuvent soutenues par la structure (jie gou 結構). Comme le dit un adage bien connu dans arts martiaux traditionnel chinois:
神为主帅,身为躯使
L’Esprit (shen 神) ordonne, le corps (shen 身) exécute.
Certains maîtres expliquent aussi que l’intention corporelle se traduit par l’envie de pousser la langue contre le palais, que la mobilisation de l’ossature donne envie de serrer les dents, que la fluide circulation du sang déclenche la réactivé en donnant l’impression, à l’image d’un chat prêt à l’attaque, que les cheveux et les poils sont hérissés à la surface du corps, ainsi que la vibration des tendons, résultat de l’alternance de contractions et de relâchements, donne envie de serrer le sol avec les orteils et de planter, en serrant le poing, les ongles dans la paume des mains.
Ces sensations, résultat de l’intention, sont destinées à augmenter l’agressivité et le courage en réveillant une force humaine des plus « animale ». Ce sont ces sensations qui seraient, selon certains maîtres, à l’origine du choix de l’image des « 4 extrémités » pour définir l’intention.
Conclusion:
L’intention doit être incarnée dans l’ensemble du corps : par intention corporelle il faut comprendre une « mise sous tension » du système nerveux initiée par le cerveau/l’esprit (shen 神).
Les muscles doivent être relâchés pour permettre à l’influx nerveux de jaillir sans aucun temps de latence au moment opportun.
L’exemple le plus parlant selon nous serait : l’arc bandé et la flèche prête à partir.
La corde tendue représentant l’intention corporelle (« tension nerveuse »), et les muscles seraient la flèche (qui est comme en suspension, en attente de recevoir l’action de la corde).
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明三节 míng sān jié – les 3 sections distinctes
Lire la présentation du texte ici.
Nous allons donc expliquer le 1 er point essentiel de la boxe Shaolin d’après le texte.
少林家传捶把秘, 山门以里十要诀。
一要详知明三节,身进脚手快如飞。
打人不见拳掌影,三节明则武技成。
Traduction:
少林家传捶把秘, 山门以里十要诀
Shaolin a transmis de génération en génération les Chui Ba 捶把 secrets,
D’après la porte de la montagne, il y a 10 formules importantes.
一要详知明三节,身进脚手快如飞。
Le 1er point important il faut connaitre précisément les 3 sections (Ming San Jie 明三节),
Le corps les pieds les mains sont rapides comme le vent.
打人不见拳掌影,三节明则武技成。
Attaquer sans montrer le poing, la paume et l’ombre (dissimuler la frappe, et dissimuler son intention de frappe),
Les 3 sections sont donc à l’origine de l’habilité martiale.
Commentaires:
Les anciens maîtres ont défini un découpage du corps de la façon suivante:
手肘为梢节 : les mains et les coudes sont la section à l’extrémité
腰腹为中节 : le ventre et les lombaires sont la section médiane
足腿为根节: les pieds et les jambes sont la section racine
Ces 3 sections peuvent elles aussi être sous divisées en 3 sections :
手为梢节之梢节 : les mains sont les extrémités de la section à l’extrémité
肘为梢节之中节 : les coudes sont la section médiane de la section à l’extrémité
肩为梢节之根节 : les épaules sont la section racine de la section à l’extrémité
胸为中节之梢节 : la poitrine est l’extrémité de la section médiane
心为中节之中节 : le cœur est la section médiane de la section médiane
丹田为中节之根节 : le Dan Tian est la section racine de la section médiane
足为根节之梢节 : les pieds sont les extrémités de la section racine
膝为根节之中节 : les genoux sont la section médiane de la section racine
胯为根节之根节 : les aines (kua) sont la section racine de la section racine
Ce découpage est intéressant mais a un intérêt uniquement s’il s’inscrit dans une dynamique. La dynamique définie par les anciens maîtres est la suivante :
梢节起
中节随
根节追
梢节起 : la section à l’extrémité se dresse 起 (déclenche)
中节随 : la section au centre suit 随
根节追 : la section à la racine poursuit 追
Il y a deux niveaux de lecture :
1/ Au niveau littéral
Le commentaire du texte donne la précision suivante :
解曰:起、随、追,劲法也,节名虽不一,而劲法则一也,盖通身之劲法如是,而各节之中节法亦如是。
起要起去,随要随定,追要追上,一动而三节皆至,则无弊矣。
« Se dresser (起), suivre (随) et poursuivre (追) relèvent de la méthode du jin (劲), l’énergie martiale. Bien que les noms des sections diffèrent, la méthode est une. Elle est celle par laquelle l’énergie martiale traverse le corps. Il en va de même pour la méthode de la section médiane de chacune des sections. Se dresser pour partir, suivre pour fixer et garder en ordre, poursuivre pour rattraper. À chaque impulsion, les trois sections arrivent ensemble. Ainsi ne peut-on subir de dommage ! »
Le plus important ne réside pas dans l’enchaînement des mouvements mais dans l’accomplissement de chaque impulsion / mouvement. C’est avant tout un travail de l’intention. Ici, la notion de suivre (随) doit fixer et garder en ordre (定). En d’autres termes, il s’agit de permettre la liaison ininterrompue entre la racine et le rameau de manière à préserver l’unité (shouyi 守一) pour préserver l’intention (shouyi 守意) intégralement sur l’ensemble du dispositif – l’homophonie, vous vous en doutez, n’est pas anodine ! Voilà qui nous conduit tout droit au second degré de lecture…
2/ À un niveau approfondi
Selon Le Livre des mutations (Yijing 易经) – qu’il est impératif d’avoir en tête sitôt que l’on souhaite lire ce genre de textes – le caractère sui 随, ici traduit par « suivre », est précisément synonyme de zhui 追 – « poursuivre ». On comprend dès lors que l’intention (qui guide le souffle) doit être active dans l’unité pleinement habitée de chaque section, à chaque niveau. Elle ne se contente donc pas de suivre…
Une autre fonction du « suivre qui fixe et garde en ordre » est de garantir la spontanéité de l’acte, sa plénitude sans que l’intention jamais ne perde mesure et s’annonce… L’autre ne doit rien percevoir avant. Ce n’est donc pas tant dans la tactique du mouvement que dans la manière de guider l’intention elle-même…
Un autre texte ancien vient étayer cette explication.
身以滚而起,手以滚而出,
身进脚手随,三节自可齐。
Traduction:
身以滚而起,手以滚而出
Le corps utilise la vrille pour se dresser (déclencher), la main utilise la vrille pour jaillir,
起 a ici les deux sens « se dresser » et « déclencher », c’est à dessein !
滚 a aussi le sens de « impétueusement, avec violence et soudaineté », le caractère désigne aussi l’eau qui jaillit violemment sous pression.
身进脚手随,三节自可齐。
Le corps avance, pieds et mains suivent ; les trois sections sont alors ensemble.
Pour traduire correctement ce passage, il faut mettre en parallèle 身进 et 三节, 脚手随 et 自可齐.
On mesure là l’importance de la structure et du corps dans son ensemble, à des années-lumière des seuls membres frappeurs
Conclusion:
Cette première partie met en évidence plusieurs points:
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Ancien texte sur le style Shaolin: 10 points essentiels dans la boxe Shaolin
Il existe un des textes les plus anciens sur le kungfu Shaolin, certains même affirment que c’est le plus ancien que nous possédons à ce jour. Ce texte explique les 10 points essentiels dans la boxe de Shaolin.
Ces 10 points essentiels sont les suivants:
Le texte est relativement long. Nous allons donc détailler chacun des 10 points sur une page dédiée.
Il est important de comprendre qu’il est très difficile de traduire ce genre de texte . C’est un texte écrit en chinois « ancien » (chinois dit « classique »), il ne peut donc être traduit que par des personnes qui ont suivi des études spécifiques. Une autre difficulté est que, quand bien même une personne comprenant le chinois classique , il faut également avoir une solide connaissance des arts martiaux traditionnels chinois pour pouvoir comprendre clairement le texte.
Personnellement, nous n’avons pas ces compétences linguistiques. Nous avons pu traduire et essayer de vous expliquer ce texte grâce à l’aide précieuse d’Olivier BOUTONNET (Professeur et traducteur de langue chinoise classique, docteur en histoire des religions et anthropologie religieuse et pratiquant redoutable du style Tai Zu de l’école Wu De Men). Nous en profitons pour le remercier chaleureusement 🙂
Ci-dessous, vous pouvez retrouver le texte original en chinois que nous allons traduire (et tenter de vous expliquer):
La formule des 10 points essentiels dans la boxe Shaolin –
少林拳法要略 捶把十要诀歌
少林家传捶把秘, 山门以里十要诀。
一要详知明三节,身进脚手快如飞。
打人不见拳掌影,三节明则武技成。
二要动静四梢齐,心动挥气丹田生。
气摧身抖似龙虎,力气汇拢发怪声。
三要明理五行闭,金木水土火归一。
自然地理论五行,五行生克艺高明。
五行相依气摧力,四两可拨千斤动。
此法即指气血调,气血丰满心生勇。
四要身法八条论,起落退反侧攻进。
纵法加入共八验,起横落顺一条线。
收如伏猫放如虎,反身护后似武仙。
左右遇敌速侧身,退侧引敌入伏圈。
胜要猛进驱虎豹,良机可施鹞翻山。
五要步法妙如神,寸垫过快五步溅。
寸步相距三尺近,短兵相接生死拼。
垫步相距五尺远,过步相距两弓准。
快步距身丈八尺,连腿带脚前平飞。
溅步连腿带脚跃,众困顷刻跳出围。
六要手足法之妙,出领起截奇如神。
非曲非直速起手,顺起顺落疾出伸。
截手后手催前手,往上翻腾崩如云。
七要上法与进法,工顺勇疾恨准真。
心一颤动劲即出,六明上进灵如神。
上法进法融上法,三节明者四梢齐。
闭之五行身法活,总汇五腑融一功。
一动百节皆是劲,全身打人招如神。
可谓心输上进法,战无不胜功夫真。
八要顾开追截法,四法贯注一气发。
若出绝技降龙虎,师云面笑不动唇。
藏而不露隐杀机,捉拿顽敌一瞬间。
开左开右硬与软,单顾双顾上下兼。
前后兼顾严无缝,若魔来犯神自生。
截手截身截颜面,截心一计敌必崩。
乘机穷追身紧贴,追风赶月扫残云。
明心贯通四法连,方知四两拨千斤。
九要三性调养法,眼耳心之融一家。
目为见性察万物,耳为灵性报答应。
心为勇性生虎威,三者互助出神把。
见灵勇妙贯一气,犹如神箭百万发。
十要劲法最重要,须知劲源气心血。
虎劲皆须气来催,气乃亦是血催之。
血乃源出心主施,故知劲源心血气。
心动气随顷刻间,劲力完全来之气。
蹭劲崩劲颤撞劲,用之其所才得益。
要禁直劲和粗劲,更忌死劲白费力。
捶把十要释家传,平素心里要记严。
A noter que nous retrouvons quasiment le même texte dans le style du Xin Yi Quan (style qui a énormément influencé la boxe Shaolin).
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Shaolin Xiao Luo Han Quan – La boxe basique Luo Han de Shaolin 少林小罗汉拳
Le style Luo Han 罗汉门 de Shaolin est un style fondamental et incontournable pour tous les pratiquants de la boxe de Shaolin 少林拳.
Le Luo Han罗汉 (ou arhat en sanscrit) signifie « méritant » ou « vénérable », il désigne à l’origine les disciples du Bouddha et par extension tout personnage garant et protecteur de la Loi Boudhiste.
D’après les anciens livres de Shaolin (Shaolin Quan Pu 少林拳谱), la boxe Luohan 罗汉拳 est l’une des formes les plus anciennes et des plus excellentes de l’art de la boxe de shaolin.
D’après la légende, c’est un des rares styles de l’école Shaolin à avoir été créé au sein du monastère (contrairement aux autres qui ont été apporté de l’extérieur).
La légende dit également qu’il fut créé par le moine Fu Ju 福居 pendant la dynastie Song 宋代. Il absorba les techniques des 18 formes (taolu) des 18 mains du luohan et les techniques du combat réel provenant des 18 styles.
Les particularités de ce style sont l’utilisation:
L’ancien traité canonique de ce style le décrit de la manière suivante:
头如波浪,手似流星。
身如杨柳,脚似醉汉。
出于心灵,发于性能。
似刚非刚,以实而虚。
久练自化,熟极自神。
Traduction :
La tête est comme une vague, les mains comme des météorites.
Le corps est comme un saule, les pieds (déplacements) sont ceux d’un homme ivre.
(les coups) sortent à partir de l’intention, (ils) sont générés par le fonctionnement (du corps).
Ferme mais pas ferme, utilisant le réel et le vide (feinte).
Pratiquer longtemps et (les techniques) deviendront naturelles (automatiques), au sommet de la maturité (tu deviendras) naturellement un dieu.
Ce style est très répandu en Chine et nous pouvons le retrouver dans de nombreux styles/écoles (PakMei, HungGar, etc)
A Shaolin et ses environs, en fonction des lignées, nous retrouvons différentes structurations du style. Par exemple, dans la lignée de Zhu Tian Xi, le style Luo Han est composé de 18 taolus correspondant aux 18 Luo Han légendaires.
Dans la lignée de notre école, le style est composé de plusieurs taolus dont deux indispensables:
– Xiao Luo Han Quan 小罗汉拳 – littéralement « petite boxe Luo Han » mais faisant référence à « basique » et non pas « petit » – « la boxe basique Luo Han ». Cette boxe contient 36 techniques, nous l’appelons également 36 shou Luo Han Quan 三十六手罗汉拳 « la boxe des 36 mains (techniques) de Luo Han »
– Da Luo Han Quan 大罗汉拳 – littéralement « grande boxe Luo Han » mais faisant référence à « avancée » et non pas « grande » – « la boxe avancée Luo Han ».
Cette boxe contient 72 techniques, ce qui donne un total de 108 techniques .
Les autres boxes du style (Luo Han Shen Da 罗汉神打 les frappes divines du Luo Han , Luo Han Duan Da 罗汉短打 Le corps à corps du Luo Han, etc) ont été développées sur ces deux formes en y ajoutant des techniques des autres styles (comme le Xin Yi Ba 心意把, ou le Hong Quan 洪拳)
Pour en revenir sur Xiao Luo Han Quan 小罗汉拳, comme indiqué ci-dessus, elle possède plusieurs noms « Xiao Luo Han Quan 小罗汉拳 », « 36 shou Luo Han Quan 三十六手罗汉拳 » mais également « Er Lu Luo Han Quan 二路罗汉拳 » ou « Fu Hu Luo Han Quan 伏虎罗汉拳 ». Malgré ces différences de noms, les techniques sont les mêmes.
Les 36 techniques de Xiao Luo Han Quan 小罗汉拳 sont les suivantes:
1 | 罗汉插花手 | luo han cha hua shou | Le Luo Han perce avec ses mains |
2 | 紫燕双飞 | zi yan shuang fei | Double vol de l’hirondelle |
3 | 双风贯耳 | shuang feng guan er | Le double vent rentre dans les oreilles |
4 | 倒步切掌 | dao bu qie zhang | Déplacement arrière en coupant avec la paume |
5 | 弓步双穿掌 | gong bu shuang chuan zhang | Double frappe perçante avec les paumes en gong bu |
6 | 马步双砸拳 | ma bu shuang za quan | Double coup de poing pilonnant en ma bu |
7 | 金鸡独立 | jin ji du li | Le coq d’or se tient sur une patte |
8 | 力劈华山 | li pi hua shan | Fendre/séparer avec force le mont HUA |
9 | 二起脚 | er qi jiao | Coup de pied ciseau |
10 | 罗汉观景 | luo han guan jing | Le Luo Han en observation |
11 | 二郎担山 | Er lang dan shan | « Er Lang » (Dieu chinois) détient la montagne |
12 | 双云顶 跳步 三冲拳 |
shuang yun ding tiao bu san chong quan | Double protection de la tête en déplacement sauté enchainé avec trois coups de poing |
13 | 勒马按拳 | le ma an quan | Contraindre le cheval en appuyant le poing |
14 | 双劈拳 | shuang pi quan | Double coup de poing marteau |
15 | 双风贯耳 | shuang feng guan er | Le double vent rentre dans les oreilles |
16 | 罗汉撞钟 | luo han zhuang zhong | Le Luo Han fait sonner la cloche |
17 | 侧踹腿 | ce chuai tui | Coup de pied latéral |
18 | 上步推掌 | shang bu tui zhang | Avancer et donner un coup de paume |
19 | 手挥琵琶 | shou hui pi pa | Jouer du pipa |
20 | 倒歇步砍掌 | dao xie bu kan zhang | Descendre en position assise et trancher avec la paume |
21 | 罗汉三醉步 | luo han san zui bu | Le Luo Han fait 3 déplacements de l’homme ivre |
22 | 罗汉插拳 | luo han cha quan | Le Luo Han perce avec ses poings |
23 | 转身冲拳 | zhuan shen chong quan | Se retourner et donner un coup de poing |
24 | 连环拳掌 | lian huan quan zhang | Enchainer les coups de poing et les tranchants |
25 | 罗汉插拳 | luo han cha quan | Le Luo Han perce avec ses poings |
26 | 力劈华山 | li pi hua shan | Fendre/séparer avec force le mont HUA |
27 | 罗汉睡觉 | luo han shui jiao | Le Luo Han s’endort |
28 | 转身 双推掌 双扳手 |
zhuan shen shuang tui zhang shuang ban shou |
Se retourner Double coup de paumes Double coup avec le revers des mains |
29 | 旋风脚 | xuan feng jiao | Coup de pied tourbillon |
30 | 罗汉拜佛 | luo han bai fo | Le Luo Han salut bouddha |
31 | 左右仆步切掌 | zuo you pu bu qie zhang | Couper avec la paume à gauche et à droite en pu bu |
32 | 双关铁门 | shuang guan tie men | Double fermeture de la porte de fer |
33 | 二起脚 罗汉听经 |
er qi jiao luo han ting jing |
Coup de pied ciseau Le Luo Han écoute le sutra |
34 | 横空出势 猛虎出洞 |
heng kong chu shi meng hu chu dong |
Sortir tout d’un coup Le tigre féroce jaillit de sa grotte |
35 | 罗汉插拳 | luo han cha quan | Le Luo Han perce avec ses poings |
36 | 舞花坐山 | wu hua zuo shan | Les fleurs tourbillonnent, s’asseoir sur la montagne |
Quelques vidéos:
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Dans les 2 articles suivants, nous vous avons présentés l‘origine de la lignée de Shaolin ainsi que son importance dans la culture.
Cet article vous présente la lignée de notre école Shaolin Nantes, du maitre fondateur Fu Yu 福裕 au maitre Heng Jun 恒君.
Lignée de l’école Shaolin Nantes:
Début de la lignée avant la mise en place du système des noms du maitre 福裕 (Fú yù):
Bodhidharma | 菩提达摩 | (d. 535) |
Huìkě | 慧可 | (487-593) |
Sēngcàn | 僧璨 | |
Dàoxìn | 道信 | (580-651) |
Hóngrěn | 弘忍 | (602-675) |
Huìnéng | 慧能 | |
Xíngsī | 行思 | |
Xīqiān | 希迁 | (700-790) |
Wéiyǎn | 惟俨 | |
Tánchéng | 昙晟 | |
Liángjià | 良价 | |
Dàoyīng | 道膺 | |
Dàopī | 道丕 | |
Guānzhì | 观志 | |
Yuánguān | 缘观 | |
Jǐngxuán | 警玄 | (943-1027) |
Yìqīng | 义青 | |
Dàokǎi | 道楷 | (1043-1118) |
Zìjué | 自觉 | |
Huìlán | 慧兰 | |
Xībiàn | 希辩 | |
Sēngbǎo | 僧宝 | |
Shītǐ | 师体 | |
Huìmǎn | 慧满 | |
Xíngxiù | 行秀 | (1166-1246) |
Suite de la lignée avec la mise en place du système des noms du maitre 福裕 (Fú yù):
1. Fú yù | 福裕 | – la dynastie Song 宋朝 (Sòng cháo 960 – 1279) |
2. Huì jù | 惠炬 | – la dynastie Yuan 元朝 (Yuán cháo 1260 – 1368) |
3. Zhì ān | 智庵 | – la dynastie Yuan 元朝 (Yuán cháo 1260 – 1368) |
4. Zǐ ān | 子安 | – la dynastie Yuan 元朝 (Yuán cháo 1260 – 1368) |
5. Jué xun | 覺訓 | – la dynastie Yuan 元朝 (Yuán cháo 1260 – 1368) |
6. Liǎo gǎi | 了改 | – la dynastie Yuan 元朝 ( Yuán cháo 1260 – 1368) |
7. Běn zhěng | 本整 | – la dynastie Yuan 元朝 ( Yuán cháo 1260 – 1368) |
8. Yuán shèng | 圓勝 | – la dynastie Ming 明朝 (Míng cháo 1368 – 1644) |
9. Kě gǎi | 可改 | – la dynastie Ming 明朝 (Míng cháo 1368 – 1644) |
10. Wù léi | 悟雷 | – la dynastie Ming 明朝 (Míng cháo 1368 – 1644) |
11. Zhōu fú | 周福 | – la dynastie Ming 明朝 (Míng cháo 1368 – 1644) |
12. Hóng cè | 洪策 | – la dynastie Ming 明朝 (Míng cháo 1368 – 1644) |
13. Pǔ biàn | 普便 | – la dynastie Ming 明朝 (Míng cháo 1368 – 1644) |
14. Guǎng shùn | 广顺 | – la dynastie Ming 明朝 (Míng cháo 1368 – 1644) |
15. Zōng xiāng | 宗乡 | – la dynastie Ming 明朝 (Míng cháo 1368 – 1644) |
16. Dào hú | 道胡 | – la dynastie Ming 明朝 (Míng cháo 1368 – 1644) |
17. Qìng wàng | 慶望 | – la dynastie Ming 明朝 (Míng cháo 1368 – 1644) |
18. Tóng tì | 同替 | – la dynastie Qing 清朝 (Qīng cháo 1644 – 1911) |
19. Xuán kuí | 玄魁 | – la dynastie Qing 清朝 (Qīng cháo 1644 – 1911) |
20. Zu Qin | 祖 | – la dynastie Qing 清朝 (Qīng cháo 1644 – 1911) |
21. Qǐng níng | 请薴 | – la dynastie Qing 清朝 (Qīng cháo 1644 – 1911) |
22. Jìng fǔ | 净府 | – la dynastie Qing 清朝 (Qīng cháo 1644 – 1911) |
23. Zhēn lè | 真樂 | – la dynastie Qing 清朝 (Qīng cháo 1644 – 1911) |
24. Rú diàn | 如殿 | – la dynastie Qing 清朝 (Qīng cháo 1644 – 1911) |
25. Hǎi ān | 海安 | – la dynastie Qing 清朝 (Qīng cháo 1644 – 1911) |
26. Zhan Yin | 湛 | – la dynastie Qing 清朝 (Qīng cháo 1644 – 1911) |
27. Jì fāng | 寂方 | – la dynastie Qing 清朝 (Qīng cháo 1644 – 1911) |
28. Chún yuán | 淳缘 | – la dynastie Qing 清朝 (Qīng cháo 1644 – 1911) |
29. Zhēn xīn | 禎新 | – la dynastie Qing 清朝 (Qīng cháo 1644 – 1911) |
30. Sù diǎn | 素典 | – la dynastie Qing 清朝 (Qīng cháo 1644 – 1911) |
31. Dé bǎo | 德宝 | – République de Chine (1912 – …) |
32. Xíng zhèng | 行正 | – République de Chine (1912 – …) |
33. Yǒng shān | 永山 | – République de Chine (1912 – …) |
34. Yán Fo | 延佛 | – République de Chine (1912 – …) |
35. Héng jūn | 恒君 | – République de Chine (1912 – …) |
36. Shaolin Nantes |
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Shaolin Xiao Hong Quan – La petite boxe Hong de Shaolin 少林小洪拳
Le style Hong 洪门 de Shaolin est un style fondamental et incontournable pour tous les pratiquants de la boxe de Shaolin 少林拳.
Son origine est assez floue, il n’existe aucun document historique retraçant sa source. Il existe cependant beaucoup de légendes et de transmissions orales. Ci-après, je vous fais part de quelques-unes d’entre elles:
Il nous est donc très difficile, voire impossible, d’affirmer avec exactitude l’origine de cette boxe et donc difficile aussi de donner une traduction juste du nom. Les deux traductions possibles sont les suivantes :
Le style Hong est composé essentiellement de deux boxes :
– Xiao Hong Quan 小洪拳 – littéralement « petite boxe Hong » mais faisant référence à « basique » et non pas « petit » – « la boxe basique Hong ».
– Da Hong Quan 大洪拳 – littéralement « grande boxe Hong » mais faisant référence à « avancée » et non pas « grande » – « la boxe avancée Hong ».
Caractéristiques
La petite boxe Hong 小洪拳 est l’une des boxes les plus importantes des boxes de base de Shaolin. Elle possède les caractéristiques uniques de la boxe Shaolin, il est dit qu’elle contient toutes les techniques indispensables dans le Gong Fu de Shaolin. Une phrase très connue dit que Xiao Hong Quan est la mère des 18 boxes (de toutes les boxes) 十八拳之母.
Le style Hong se focalise essentiellement sur l’utilisation des techniques de mains ouvertes 掌法.
Les mouvements et les positions sont claires, l’attaque et la défense sont précises, les positons sont petites et étroites avec des changements soudains, mêlant dureté et douceur.
Les techniques de corps ne sont ni droites ni tordues. Les mains, les yeux, le corps et les déplacements doivent être en harmonie.
C’est une forme très puissante, il est dit qu’elle a gagné la réputation de vaincre un bison.
Elle permet aux pratiquants d’apprendre les fondamentaux comme:
– les positions 步型:
Ma Bu 马步, Gong Bu 弓步, Pu Bu 仆步, Ding Zi Bu 丁字步…
– les formes de mains 手型:
Main ouverte 掌, poing 拳, griffe 五花抓…
– les techniques de mains ouvertes 手法:
frapper du tranchant de la paume推掌, 抢手, frapper avec le revers de la main扳手, trancher avec la main 砍手, bloquer拦手, frapper du bas vers le haut avec la main ouverte撩手, griffer 抓手…
– les techniques de poings 拳法:
coup de poing 冲拳, poing marteau 劈拳, uppercut 撩拳, coup de poing pilonnant 砸拳…
– les techniques de pieds 足法:
piétiner踩脚, crocheter勾脚…
– les techniques de jambes 腿法:
coup de pied 踢, fouetter 弹, bondir 跳…
– les techniques du corps 身法:
tourner/retourner 转身, retirer/contracter le corps 缩身…
– les techniques du regard (des yeux) 眼法:
Fixer (du regard) 盯, troubler迷, violent/féroce暴….
Comme toutes les boxes, Xiao Hong Quan a un traité canonique pour la décrire. Cependant celui-ci semble être très ancien et plus difficile à appréhender, ou tout du moins à traduire. Nous ne l’avons donc pas encore traduit. Le traité est le suivant:
小洪拳为诸拳源, 昭阳起身探马拳.
起身就是横捶打, 提炮往后连一掌.
左右探马分头转, 步步桃摆下单鞭.
右边才下罗汉势, 左边又使太祖拳.
偷步四平往前转, 二起踩脚打盖拳.
跳罢滚身鬼捣舀, 抽身定势白虎拳.
移身进步左探马, 偷步偷脚底四拳.
二起一对双飞燕, 盘龙金鸡猛虎翻.
夜叉探海回头转, 仙人指路能移山.
稳稳不动靠山势, 威镇乾坤横势转.
左右四平金刚势, 降龙伏虎移泰山.
仙人指路往前进, 偷步偷脚站中间.
金龙盘爪拦井势, 探马猿猴把阵观.
Le nom des techniques de la boxe Xiao Hong :
预备式 yu bei shi
收式shou shi
Ci-dessous quelques vidéos de la boxe Xiao Hong 小洪拳:
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Dans la culture chinoise, le respect des ainés est quelque chose de très important. En chinois, on l’appelle 孝 xiào, qui veut littéralement dire piété filiale. C’est une vertu de respect pour ses propres parents et ancêtres. Le classique du confucianisme, Classique de la piété filiale (Xiào Jing), est la source historique d’autorité sur le principe confucéen de ‘’xiào’’ / « piété filiale ». Le livre est une conversation entre Confucius et son élève Zeng Shen (曾参,également connu sous le Zengzi 曾子) qui traite de comment mettre en place une bonne société en utilisant le principe de xiào (piété filiale).
Si nous analysons l’idéogramme chinois Xiao 孝, nous nous rendons compte qu’il explique simplement cette vertu confucéenne. Il est composé de deux idéogrammes:
En termes plus généraux, la piété filiale signifie d’être bon envers ses parents ; d’en prendre soin ; de s’engager dans une bonne conduite non seulement envers les parents, mais aussi à l’extérieur de la maison afin d’apporter un bon nom pour ses parents et ancêtres ; de bien exercer les fonctions de son emploi de manière à obtenir les moyens matériels pour soutenir ses parents ainsi que procéder à des sacrifices aux ancêtres ; de démontrer de l’amour, respect et soutien ; de faire preuve de courtoisie ; d’afficher sa tristesse face à la maladie et la mort de ses parents.
La piété filiale est considérée comme une vertu clé dans la culture chinoise et est ainsi le sujet principal d’un grand nombre d’histoires. L’une des plus célèbres collections de ces histoires est les Vingt-quatre piétés filiaux (Ershi-si xiào 二十四孝). Ces histoires illustrent comment des enfants ont exercé leur piété filiale par le passé.
Au temple Da Fa Wang 大法王寺, dans la cour du palais du sage de l’ouest 西方圣人殿, il y a plusieurs stèles formant la forêt de la vertu (德林 Dé Lín en chinois). Sur une d’entre elles, il y a l’idéogramme « xiao » 孝. Cette stèle a été créée à l’initiative de maitre Shi Heng Jun 释恒君 en respect pour son maitre et ses ainés.
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A Shaolin il existe 18 techniques de bases qui permettent de « poser les fondations » du style. Bien évidemment il en existe plus que 18. Mais le chiffre 18 étant un chiffre important dans la culture de Shaolin, les anciens maitres ont définies 18 techniques basiques précises.
Ces 18 techniques sont les suivantes :
1 | 马步单鞭 – Mǎ bù dān biān | 2 | 弓步斜形 – Gōng bù xié xíng |
3 | 虚步格掌 – Xū bù gé zhǎng | 4 | 仆步切掌 – Pū bù qiè zhǎng |
5 | 歇步中拳 – Xiē bù chōng quán | 6 | 弹腿 – Tàn tuǐ |
7 | 单拍脚 – Dān pāi jiǎo | 8 | 里合脚 – Lǐ hé jiǎo |
9 | 外摆脚 – Wài bǎi jiǎo | 10 | 劈腿 – Pī tuǐ |
11 | 侧踹腿 – Cè chuài tuǐ | 12 | 后蹬腿 – Hòu dēng tuǐ |
13 | 鸡型步 – Jī xíng bù | 14 | 蝎子摆尾 – Xiē zi bǎi wěi |
15 | 前扫腿 – Qián sǎo tuǐ | 16 | 二起脚 – Èr qǐ jiǎo |
17 | 旋风脚 – Xuànfēng jiǎo | 18 | 外摆脚 – Wài bǎi jiǎo |
Elles permettent de travailler les postures, les techniques des membres supérieurs (tranchants, poings, crochets, hypercut, marteaux, piques, etc), les techniques des membres inférieurs (déplacements, coup de pieds, balayages, etc) ainsi que les principes du style. Chacune des techniques permet une défense sur une des 3 distances (longue, moyenne, courte) et s’exprime par des clés, projections et percussions.
Elles se retrouvent dans la totalité des formes du style (luohan quan, hong quan, qi xing quan, etc) et sont la « marque de fabrique » du style.
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